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le futur est la

VIP-Blog de francettedenbas
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  • Créé le : 28/07/2011 22:09
    Modifié : 13/08/2017 18:40

    Fille (60 ans)
    Origine : sans patrie
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    Conte d'Inde

    13/01/2014 16:44



    L'arbre

    " Dans un pays aride fut autrefois un arbre prodigieux. Sur la plaine on ne voyait que lui, largement déployé entre les blés malinbres et le vaste ciel bleu. Personne ne savait son âge. On disait qu'il était aussi vieux que la Terre. Des femmes stériles venaient parfois le supplier de les rendre fécondes, des hommes en secret cherchaient auprès de lui des réponses à des questions inexprimables et les loups lui parlaient, certaines nuits sans lune, mais personne jamais ne goûtait à ses fruits.

    Ils étaient pourtant magnifiques, si luisants et dorés le long de ses branches maitresses pareilles à deux bras offerts dans le feuillage qu'ils attiraient les mains et les bouches des enfants ignorants. Eux seuls savaient les désirer. On leur apprenait alors l'étrange et vieille vérité. La moitié de ses fruits était empoisonnée. Or tous,  bons ou mauvais, étaient d'aspect semblable. Des deux branches ouvertes en haut du tronc énorme l'une portait la mort, l'autre portait la vie, mais on ne savait laquelle nourrissait et laquelle tuait. Et donc on regardait, mais on ne touchait pas.

    Vint un été très chaud, puis un automne sec, puis un hiver glacia. Neige et vent emportèrent les granges et les toits des bergeries. Les givres du printemps brûlèrent les bourgeons, et la famine envahit le pays Seul sur la plaine l'arbre demeura imperturbable. Aucun de ses fruits n'avait péri. Malgré les froidures, ils étaient restés en aussi grand nombre que les étoiles du ciel. Les gens, voyant ce vieux père solitaire miraculeusement rescapé des bourrasques, s'approchèrent de lui, indécis et craintifs. Ils interrogèrent son feuillage. Ils n'en eurent pas de réponse. Ils se dirent alors qu'il leur fallait choisir entre le risque de tomber foudroyés, s'ils gûtaient aux merveilles dorées qui luisaient parmi les feuilles, et la certitude de mourir de faim, s'ils n'y goûtaient pas.

    Comme ils se laissaient aller en discussions confuses, un homme dont le fils ne vivait plus qu'à peine osa soudain s'avancer d'un pas ferme. Sousla branche de droite il fit halte, cueillit un fruit, ferma les yeux, le croqua et resta debout, le souffle bienheureux. Alors tous à sa suite se bousculèrent et se gorgèrent délicieusement des fruits sains de la branche de droite qui repoussèrent aussitôt, à peine cueillis, parmi les verdures bruissantes. Les hommes s'en réjouirent infiniment Huit jours durant ils festoyèrent, riant de leurs effrois passés.

    Ils savaient désormais où étaient les rejetons malfaisants de cet arbre: sur la branche de gauche. Ils la regardèrent d'abord d'un air de défi, puis leur vint une rancune haineuse. A cause de la peur qu'ils avaient eu d'elle ils avaient failli mourir de faim. Ils la jugèrent bientôt autant inutile que dangereuse. Un enfant étourdi pouvait un jour se prendre à ses fruits pervers que rien ne distinguait des bons. Ils décidèrent donc de la couper au ras du tronc, ce qu'ils firent avec une joie vengeresse.

    Le lendemain, tous les bons fruits de la branche de droite étaient tombés et pourrissaient dans la poussière. L'arbre amputé de sa moitié empoisonnée n'offrait plus au grand soleil qu'un feuillage racorni. Son écorce avait noirci. Les oiseaux l'avaient fui. Il était mort."

    (Gougaud - L'arbre d'amour et de sagesse)



    What else? Commentaire de bipolaire (14/01/2014 18:16) :

    Juste abonder, sinon signer tes copiés-collé faciles: Tes cinq chèques signés pour solde de tout compte entre nous-deux resteront noyés dans des détails, juste des bribes d'un conte de fée à faire encore dans un ciel si loin de toi... Oki, j'ai présumé innocents nos amours illusoires, nos penchants virtuels et nos rendez-vous les plus doux, alcoolisés ou pas, juste en début d'une belle utopie à prendre par coeur... Mon ange me dit que j'ai encore rêvé, et me laisse en reste à flusher encore..! Bonne année à toi, DSMoon***

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    Commentaire de instantprésent (15/01/2014 07:43) :

    Et, si vous aviez déposé là, ce conte d'Inde comme illustration symbolique du genre humain ? Loin du pathos, les fruits déployés de la dignité, de la fraternité et de la sagesse côtoient ceux qui sont empoisonnés. L'arbre élève une réalité universelle -toutes les cultures, civilisations, courants de pensées et traditions procèdent de l'universalité, vous avez raison- elles ne cessent de nous rappeler la valeur inestimable de l’humanisme. Et, Quand la transmission et la cohabitation deviennent impossibles, lorsque les contradictions, perversions ou confusions sont les perpétuelles nourritures, nous mourrons au sens symbolique spirituel et moral, tout simplement. La jubilation orgueilleuse, ou aveugle, sourde et vengeresse frappe, amplifie un processus mortifère. Le souffle de vie, bienheureux s'échappe, les feuilles se racornissent, les oiseaux fuient ; les assauts de la noirceur de l'humanité vont-elles tout décimer, trucider et déraciner ? Il ne peut y avoir de victoire de la force brutale ou de toutes formes de totalitarismes, violences, sur celle de l'esprit -conscience, sens, véritable dialogue, respect, paix, harmonie universelle-. L'humanité s'achemine t-elle vers une réforme profonde de la pensée ? à ce propos, une phrase pensée et écrite par André Malraux me vient à l'esprit, je cite : "Depuis cinquante ans la psychologie réintègre les démons dans l'homme. Tel est le bilan sérieux de la psychanalyse. Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu'ait connu l'humanité, va être d'y réintroduire les dieux." Merci pour l'évocation de ce conte, il interpelle et inspire les consciences éveillées de la première à la dernière ligne.

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    What else? Commentaire de bipolaire (15/01/2014 08:36) :

    Introduire à nouveau des dieux ou des idéologies reste l'ultime choix à oser assumer pour revenir à notre beau monde d'Avant, ces siècles de *grandes* guerres et de génocides *obsolètes* et ces Indes à découvrir encore au-delà des océans déjà connus..!:) Cochon d'Inde qui s'en dédit: Les extrémistes chrétiens, juifs ou islamistes ont déjà tout compris..! Vive les religions, les seules à donner un objectif subjectif à nos générations futures, bien humaines, pour ne plus se demander à quoi bon vivre encore dans un pays de flou... RMC m'a appris ce matin que nous avons laissé l'Irlande prendre la plus haute marche sur le podium des naissances... Il reste encore 1,9 enfant à naître dans nos couples, et je trouve çà déjà formidablement optimiste..!:)

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    Commentaire de francettedenbas (15/01/2014 21:16) :

    Vous avez raison, Sophia, ce conte m'a semblé une illustration de l'humanité. Une de mes amies a un cancer incurable et au téléphone sa voix est pleine de rage, et il en faut de cette rage, de ce désir de combat, pour vaincre la maladie quand elle nous atteint, mais aussi pour se battre contre l'injustice, la malveillance, la cupidité, etc. Eros et Thanatos, forces de vie et forces de mort, sont indissociables, et le jeu est de rendre les deuxièmes servantes des premières. Mais il y a d'autres choses encore dans ce conte: la peur qui empêche d'agir, jusqu'à en mourir. L'audace qui permet de connaître et de sauver les autres. Si l'homme qui a osé goûter le fruit s'était plié à la majorité, tous seraient morts; et ce sont toujours des minorités qui font avancer l'humanité. Il y a ce que vous y voyez vous-même, et d'autres leçons encore, ce conte est vraiment très riche. Amicalement

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