Il ne se passait rien de spécial, cette nuit de la St Sylvestre, dans la capitale auvergnate. Rien de spécial. En cherchant bien pourtant, une bande qui peut-être fait la fête, alcol, drogue. Un car de flics pour en tabasser un, le traîner au commissariat, ne pas croire à un arrêt cardiaque "simulé". Non mais! Il n'avait pas compris, celui dont les aïeux venaient du soleil, que tout bon franchouillard ne consomme que de l'eau la nuit du nouvel an.
Depuis trois jours, 200 flics répandus dans les quartiers pauvres, un hélicoptère qui tourne jusqu'à 22 heures le soir, jusqu'à prendre les nerfs de tout le monde, donner envie de ramasser des pierres. Provocation, réponse, arrestations, condamnations lourdes. Classique.
Cette nuit, Wissan, 30 ans, deux enfants, est mort. 400 flics, 2 hélicoptères.
Wissan travaillait, jouait au foot. Entendu le dire comme un bon point qu'il aurait eu.
S'il avait été chômeur et célibataire, la peine de mort aurait-elle été justifiée?
Dans quel pays sommes-nous? "Moins pire", disent d'aucuns. En Syrie, on vous découpe vivant, c'est pire, c'est vrai.
Comment accepter cette violence de ceux qui sont censés nous protéger? Comment accepter ces provocations? Comment les jeunes pourraient-ils ne pas y répondre?
Tranquille chez soi devant ses écrans, on peut papoter, s'envoyer des images, se souhaiter bonne année. Même boire ou se droguer. Jusqu'ici, tout va bien.
Souvenons-nous: "Quand ils sont venus arrêter un juif, je me suis dit : un juif de plus ou de moins, il n'y a pas de quoi s'inquiéter...Quand ils sont venus arrêter un communiste....Quand ils sont venus m'arrêter, il n'y avait plus personne pour s'inquiéter."