Je me sentais un peu inquiète hier matin avant de prendre la route, et me suis même munie d'une breloque à mon cou.Pourtant la nuit n'était pas trop mortifère, la pluie pas trop forte, la route était bonne. Pendant trois quart d'heures il ne se passa rien, sinon que j'avais l'impressiion persistante de ne pas être seule dans la voiture, et me suis surprise à parler un moment à mon passager invisible. Arrivée à un gros rond point où il est souvent difficile de s'incruster, j'ai pu y arriver sans difficultés et me suis calée bien au centre pour laisser libre la file de droite. Sur des routes débouchant plus loin, je voyais arriver un gros camion entouré de lampions, mais n'y pris pas garde, il n'avait pas priorité. Pourtant, parvenue à sa hauteur, je l'ai vu arriver sur moi, ses phares à quelques centimètres de la voiture. Je ne sais pas quel miracle s'est produit, mais il n'y a pas eu de choc. Dans le rétro, j'ai vu le camion immobilisé au milieu du rond point, bouchant les deux files.
Quand j'ai vraiment réalisé, j'ai pensé au passager invisible, mais il n'était plus là.
Tout autre fut le trajet de retour. Il faisait grand soleil dans la vallée où je travaille et j'étais heureuse de finir la semaine. Une fois sur le plateau qui surmonte la vallée, j'ai vu un immense nuage noir, semblable à un serpent dont je ne voyais ni la tête ni la queue. Le ciel était bleu au-dessous et au-dessus. Après une quarantaine de kilomètres, je suis rentrée dans le nuage et y suis restée pendant cinquante kilomètres. Selon les variations d'altitude, j'étais dans le bas du nuage et la route était vaporeuse mais visible, ou au milieu et dans un grand brouillard noir. J'ai goûté les moments où, vers mille mètres, j'approchais le haut du nuage, on apercevait le bleu qui perçait au-dessus, et à ma hauteur les arbres et les maisons se reposaient dans une lumière rosée et bleutée, ce qui ne donnait pas envie de redescendre dans le brouillard. Quand je suis arrivée définitivement sous le nuage, il faisait déjà nuit, le trajet redevenait ordinaire.
Beaux cadeaux de fin de semaine, et encore merci à mon passager clandestin.
Commentaire de le-pelleteur-de-nuages (07/01/2013 19:38) :
Comme je l'ai écrit en réponse à ton aimable commentaire, chère
francettedenbas, il se trouve que j'ai toujours vécu avec l'idée que des
êtres de lumière nous protègent, et que par leur action positive, ils
parviennent parfois à obtenir que ce qui est négatif reste tapis dans
l'ombre. Votre ange a-t-il agi sur la bêtise d'un camionneur décidé à
s'imposer dans le trafic routier comme s'il conduisait un char d'assaut...
difficile à prouver... mais admissible pour le visionnaire que je pense
être. Bien amicalement de Robert qui apprécie la belle écriture.
Désolé pour les *Précis de la Littérature* et leur misère intouchable,
lamentablement injoignable, mais je laisse encore aller mes pulsions
Rolling Stones et autres hard rock métalisé, laissant à Angie le soin de
relooker ma détresse en haine virtuelle, juste pour provoquer, pour faire
peur aux gnous ordinaires... Bashung me manque, comme me manquera peut-être
un soir le regard de Keith Richard ou la voix de Sir Mick Jagger, loin des
livres bus par un fantôme instruit, sinon construit par Tout ce qui donne
une idée du vrai monde... Désolé pour les bornés, je resterai lucidement
libre..!:) DSMoon***
Commentaire de francettedenbas (09/01/2013 07:42) :
Je ne sais pas si le camionneur a voulu s'imposer, ou s'il était fatigué,
ou s'il a mal négocié l'entrée dans le rond point, peut-être a-t-il eu
autant peur que moi...Je ne sais pas non plus si non protecteur a agi sur
le camion, sur le camionneur, sur ma voiture (en l'accélérant par exemple),
sur moi (si j'avais réalisé plus tôt, me connaissant, j'aurais freiné et là
j'étais réduite en crêpe...). Toujours est-il qu'il a agi et s'en est allé.
Ce que je me demande, c'est pourquoi il m'a accompagnée pendant 3/4 d'heure
avant? Ce n'est pas la première fois qu'un compagnon invisible s'occupe de
moi et me tire d'une situation pour le moins délicate, et je pense comme
vous que nous avons tous nos compagnons qui parfois prennent notre place
pour nous éviter la mort . Un journaliste dont je ne sais plus le nom avait
fait une enquête, dont il a finalement tiré un gros bouquin sur les anges
gardiens, mais je crois qu'il est épuisé.Je suis toujours joyeuse quand je
les ressens près de moi, sans doute parce que ça me rappelle mon enfance,
cette période pendant laquelle vivre nous rend gais et où l'on joue avec
les anges.
Je me demande aussi, ce qu'a fait ton ange lors de tes deux dernières
destructions de Clio, avant de fuir à tire d'ailes vers des mondes
différents... Je me demande aussi s'il n'a pas été remplacé par un ange
moins mystique, moins guide, juste avec les vibrations d'un gars normal qui
passe son vrai temps à demeurer présent, de l'aube à l'aube, juste par un
heureux hasard, sans norme CEE..!:)
Mon ange plane, de l'aube à l'aube, juste dans son ciel sans nuage, dans
son éther à respirer en paix, à en inspirer des manies sans allure, des
vieux ours repiqués dans la galaxie, des fleurs bleues à protéger du froid,
de simples mortels à garder vivants, précieusement, comme nos Amours
éternelles... Grasse matinée au soleil, le froid restera dehors, et le chat
sur la couette, en témoin d'un présent parfait qui ne finira jamais: Je
t'aime, et donc je reste bon vivant..!:)