Las, cela recommença! Des peuples différents se rencontrèrent et, si certains lièrent amitié et échangèrent, d'autres s'affrontèrent et entrèrent en guerre immédiatement. Fléaux et épidémies qui leur étaient envoyés, au lieu de les calmer par réminiscence de la grande noyade, semblaient attiser leur haine. Plutôt que de s'allier pour explorer la Terre, ils s'acharnaient à se heurter les uns aux autres, comme leurs ancêtres barbares dont certains, qui s'étaient montrés incapables de nous rejoindre, s'étaient d'ailleurs réincarnés avec hargne et étaient les premiers à foncer sur de supposés ennemis. Ils remerciaient ou maudissaient leurs dieux selon leurs conquêtes ou leurs défaites, tuaient les philosophes et les poètes, emprisonnainent les historiens. Seules les femmes, plus proches de la continuité et de la transmission, parvenaient à les freiner.
ALors germa dans l'esprit de certains l'idée d'un Dieu Roi. Un dieu qui non seulement gouvernerait tous les dieux, comme il en existait déjà chez certains peuples, mais qui posséderait tous les pouvoirs. Au point que les cultes privés en devinssent inutiles et soient remplacés par un seul culte, le sien. Un dieu qui terrasserait les dieux ennemis et leurs populations Un dieu qui permettrait de posséder l'ensemble des territoires, de régner sur l'ensemble des humains. Un dieu de possession et de sang.
Cette idée grandit en quelques siècles et on vit apparaître les prophètes la défendant. Souvent ridiculisés, ils trouvèrent cependant un auditoire de plus en plus grand parmi ceux qui, éblouis par la matière, rêvaient d'en devenir maîtres.